Du grec baptisma, qui signifie l’acte d’être plongé ou immergé. Le baptême est d’abord lié au besoin naturel de se laver ; les animaux — même les oiseaux — le pratiquent. Dans les religions, il a toujours été un rite de purification ou d’ablution. Avec le baptême de Jean-Baptiste, cette pratique revêt une signification plus morale que rituelle : « Les Juifs se faisaient baptiser par lui dans les eaux du Jourdain, en confessant leurs péchés » (Mt 3, 6).
Pour être totalement efficace, le baptême doit être une œuvre divine, celle du Christ et de l’Esprit Saint (v. 11). Jésus, en effet, le véritable Agneau de Dieu, est venu accomplir la volonté du Père en prenant sur lui les péchés du monde (Jn 1, 29). Ainsi chargé, il s’est laissé immerger dans l’abîme du mal et de la souffrance ; à propos de cette immersion, il confie à ses disciples : « Je dois être baptisé d’un baptême, et quelle n’est pas mon angoisse jusqu’à ce qu’il soit consommé ! » (Lc 12, 50).
Par sa mort rédemptrice, Jésus descend jusqu’aux enfers, mais pour ramener à la surface des eaux et jusqu’au rivage de l’éternité tous ceux qui accepteront d’être sauvés. S’il donne sa vie, c’est pour la reprendre, afin que la mort soit absorbée dans la victoire et que tous ses amis reçoivent la vie en plénitude (cf. Jn 10, 17. 10 ; 1 Co 15, 54). Pour avoir part à la vie du Christ ressuscité, il faut que les croyants entrent, par le baptême, dans le mystère pascal : « Nous avons donc été ensevelis avec lui par le baptême dans la mort, afin que, comme le Christ est ressuscité des morts par la Gloire du Père, nous vivions nous aussi dans une vie nouvelle » (Rm 6, 4).
Toutes les petites morts ou épreuves quotidiennes, qui préparent notre mort, doivent être unies au sacrifice du Christ pour devenir rédemptrices : ainsi sommes-nous plongés dans sa mort. Déjà cependant, sa vie nous anime : baptisés au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit (Mt 28, 19), nous sommes « plongés » dans la vie trinitaire, abreuvés de l’Esprit Saint (1 Co 12, 13), en attendant d’être immergés dans la Gloire. Le sacrement du baptême fait de nous des « re-nés » à la vie divine ; pour ceux qui peuvent le comprendre et l’accepter, il est de nécessité de salut (Jn 3, 5 ; Mc 16, 16) ; pour les autres, la rectitude de vie et le don de soi, et aussi l’offrande de la vie au moment de la mort — ou, pour les enfants morts sans baptême, le fait de mourir d’une mort « semblable à celle du Christ » (cf. Rm 6, 5) — constituent des titres à une quelconque suppléance, car, selon l’adage théologique, Dieu n’est pas lié aux sacrements. Normalement donc, le baptême est nécessaire au salut ; il est « la porte des autres sacrements », c’est-à-dire la condition : on ne peut être confirmé ou communier si l’on n’est pas baptisé ; pour se nourrir ou pour atteindre une stature d’adulte, il faut être né.
Le baptême régénère en donnant le germe de la vie divine ; il faut ensuite laisser croître ce germe par la pratique de la vie chrétienne, spécialement par l’exercice de la vie liturgique et sacramentelle. Le « caractère » reçu au baptême a pour fonction, selon saint Thomas, de nous habiliter au culte. Né de la liturgie baptismale, le chrétien qui ne veut pas devenir un avorton de la vie divine trouve sa joie et sa force dans les célébrations liturgiques.
Tout homme peut baptiser son semblable en cas de grave nécessité (voir Ondoiement) ; il n’est même pas requis que lui-même soit baptisé : il suffit qu’il veuille faire ce que fait l’Église. En versant de l’eau sur le front ou sur une autre partie du corps de la personne qui demande le baptême, celui qui baptise doit dire : « Je te baptise au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit ». En soi, le baptême par immersion est le plus significatif, le plus originel aussi ; mais pour des raisons pratiques, le rite de l’aspersion est le plus fréquent, celui qui convient le mieux pour les petits enfants. Pour les rites complémentaires du baptême, voir Ephpheta, Exorcisme, Huile, Imposition.
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L’Eglise catholique tient beaucoup à ce que les personnes elles-mêmes, habituellement, demandent les sacrements. Mais alors, pourquoi baptiser les petits enfants qui eux, ne demandent rien ?
Depuis, les débuts de l’Eglise, il y a 2000 ans, cependant, l’Eglise catholique romaine a toujours pratiqué le baptême des petits enfants. Qu’est-ce que cela signifie ?
Des parents veulent ce qu’il y a de meilleur pour leur enfant. Quand ils sont croyants, de façon naturelle, le plus beau trésor leur paraît être la foi pour leur enfant. Donc, ils ne veulent pas attendre pour faire ce cadeau à leur bébé.
Nous devons remarquer alors que les acteurs, ce n’est pas évidemment le bébé lui-même mais bien ses parents. Ce sont les parents qui demandent le baptême pour leur enfant. Ce sont eux qui décident de le demander et ils s’engagent à donner à leur enfant une éducation chrétienne. Car recevoir le baptême sans vivre de cette grâce n’aurait pas de sens.
Dans le Rituel du Baptême des Petits Enfants toutes les questions sont adressées aux parents et aux parrains et marraines, justement parce que l’Eglise sait bien que le bébé ne peut répondre. Il s’agit clairement du choix de ses parents, ou de l’un d’entre eux.
A partir du moment où un enfant peut répondre, il répond lui-même. Nous avons des témoignages de cela dans l’histoire de l’Eglise. Et quand un bébé a été baptisé, précisément, il est indispensable de lui donner une éducation chrétienne afin qu’il connaisse le choix de ses parents et qu’il puisse un jour y adhérer librement, voire, le rejeter. Mais encore une fois, si l’Eglise baptise les petits enfants c’est parce qu’elle est consciente de leur transmettre la vie de Dieu, la vie éternelle, un grand don !
Cela signifie que des parents qui ont découvert cet immense don de Dieu qu’est le baptême, qu’est la foi, qu’est la vie avec Dieu, ils ne veulent pas attendre pour faire baptiser leur enfant.
Quand des parents sont chrétiens, les enfants sont en quelque sorte « pris » dans la foi des parents. Toute parole, tout geste de la part des parents peut être reçu dans un climat de tendresse.
Le sacrement du baptême est un moment où les rites sont vécus en communauté, le bébé est dans les bras de sa mère, de son père ou de sa marraine, il perçoit mystérieusement des choses que nous ignorons. Et l’Eglise nous enseigne qu’un lien fort et plein de mystère se tisse entre notre Dieu, Père, Fils et Saint-Esprit et ce petit d’homme. A nous de lui ouvrir la route de la vie chrétienne et de la foi chrétienne.
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Il n’est pas rare que l’on téléphone à l’Évêché au sujet des parrains et marraines de baptême. Le plus souvent, c’est pour savoir à quelles conditions on peut être admis comme parrain ou marraine. Ces conditions sont énumérées dans le Code de Droit canonique. Le Code marque quelques exigences pour que quelqu’un soit admis à remplir la fonction de parrain ou de marraine : voir Canons n° 873 et 874. Voir aussi le Rituel du baptême (Préliminaires, n° 10) Mais il arrive aussi que certains aient davantage le souci de connaître le rôle exact d’un parrain ou d’une marraine. Pourquoi un parrain et (ou) une marraine ? Quelle est leur mission ? C’est plus spécialement à ces questions que nous voudrions répondre en essayant de mieux comprendre les conditions juridiques.
Le baptême : une affaire de famille
Le baptême d’un enfant est un événement familial. Dès lors que ses parents ont pris la décision de le faire baptiser, ils prennent contact avec la paroisse pour fixer la date du baptême et, d’abord, pour le préparer. Et déjà, ils ont fait le choix d’un parrain et d’une marraine. L’Église n’exige qu’un parrain ou une marraine. Mais la coutume veut que l’on tienne compte des deux familles respectives du père et de la mère de l’enfant. De plus, si l’on considère la célébration elle-même et les personnes qui y participent, on arrive tout naturellement à cette conclusion : le baptême est une affaire de famille ! Tout se passe, la plupart du temps, comme si les parents et la seule famille d’un enfant, élargie à quelques intimes, étaient seuls concernés par son baptême.
Le baptême : l’affaire de l’Eglise
Le baptême, une affaire de famille ? D’accord ! Mais, également, l’affaire de la « famille » qu’est l’Église. C’est bien, d’ailleurs, ce que nous avons appris au catéchisme. Le sacrement de baptême nous fait entrer dans la famille des enfants de Dieu, la famille de Dieu lui-même. « L’Esprit que vous avez reçu ne fait pas de vous des esclaves, des gens qui ont encore peur ; c’est un Esprit qui fait de vous des fils ; poussés par cet Esprit, nous crions vers le Père en l’appelant : Abba. C’est donc l’Esprit Saint lui-même qui affirme à notre esprit à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu. Puisque nous sommes ses enfants, nous sommes aussi ses héritiers ; héritiers de Dieu, héritiers avec le Christ, si nous souffrons avec lui pour être avec lui dans la gloire. » (Romains 8, 15-17)
Après une telle déclaration, pourrions-nous douter d’avoir notre nom dans le « livret » de la famille divine ? Par le sacrement de baptême, nous avons accès aux autres sacrements de l’Église qui sont autant de manières pour Dieu de nous témoigner son amour. Partie prenante de tout ce que la « famille » Église offre à tous ses membres et à chacun d’eux, par la grâce des sacrements en particulier, il est bien normal que tout baptisé porte le souci de la vie et de la mission de l’Église et qu’il y prenne une part active. C’est dans cet esprit communautaire que se situe la mission du parrain et de la marraine de l’enfant. Et nous devons reconnaître la dimension ecclésiale de cette mission.
Missions des parrains - marraines
Il n’est pas rare d’entendre dire que la responsabilité du parrain et de la marraine implique l’engagement à prendre en charge, matériellement, l’enfant, en cas de décès de ses parents. Il n’en est rien. Dans ce cas précis, c’est un tuteur légal qui sera attribué à l’enfant par un jugement du Tribunal. Ce tuteur pourra être le parrain ou la marraine, mais non pour cette seule raison.
Nous lisons dans le Catéchisme pour adultes des évêques de France (n° 394) : « (Parrain et marraine) sont invités à se soucier, en même temps que les parents, de l’éducation chrétienne de leur filleul(e). Ils peuvent être amenés, en certains cas, à remplacer les parents dans cette tâche. »
« Se soucier de l’éducation chrétienne » Qu’est-ce à dire ? Faire partager à l’enfant ce que l’on sait de la doctrine chrétienne, l’initier à la connaissance de Jésus-Christ et de l’Évangile, répondre aux questions qu’il peut poser dans ce domaine, veiller à ce qu’il reçoive une formation sérieuse par le service de la catéchèse, qu’il prenne place dans la communauté ; veiller à ce qu’il bénéficie de la grâce des sacrements, sans négliger celui de la confirmation, en partageant ce même souci avec les parents et avec les catéchistes. « Se soucier de l’éducation chrétienne », c’est aussi, et même d’abord, s’appliquer à être auprès de l’enfant, et pour lui, de vrais témoins de la foi ; être un frère, une sœur aînés dans la foi, comme pour lui montrer que le baptême engage toute la vie et pour toute la vie. C’est bien cela qui est indiqué dans le Rituel du baptême (Préliminaires, n° 8) : « Le rôle des parrain et marraine consiste à aider les parents afin que l’enfant parvienne un jour à professer la foi et à l’exprimer dans sa vie. »
Le rôle maternel de l’Eglise
Ce sont les parents qui choisissent parmi les membres de leurs familles (ou amis) un parrain et une marraine pour leur enfant à baptiser ; telle est la pratique habituelle. Le Catéchisme pour adultes (n° 394) nous dit : « Leur présence (parrain et marraine) témoigne de la part que doit prendre dans le baptême, au-delà des parents, la communauté chrétienne, plus large que la famille, dans laquelle le baptême fait officiellement entrer. » Et le Rituel (n° 8) apporte une précision : « La présence des parrain et marraine élargit dans un sens spirituel la famille du futur baptisé et signifie le rôle maternel de l’Église. »
Certes, les parents gardent toute leur responsabilité quant au cheminement spirituel et à la croissance dans la foi de leur enfant. Mais, c’est l’Église qui l’a accueilli en son sein, et c’est la communauté paroissiale, dont il est membre, qui a en charge le plein épanouissement de sa qualité de fils ou de fille de Dieu. Bien sûr, parrain et marraine ne sont pas écartés de leur noble tâche. Choisis par les parents, ils deviennent comme les délégués de la communauté chrétienne, pour témoigner de sa présence auprès de l’enfant et faire en sorte qu’il profite pleinement de ce « rôle maternel de l’Église ». Parrain, marraine, père, mère, n’ont-ils pas la même étymologie ?
Ainsi, c’est la responsabilité de la communauté chrétienne qui apparaît en plein jour. Non seulement au niveau de sa hiérarchie, qui se doit d’offrir aux parents, parrains et marraines les services nécessités par l’éducation religieuse et la vie spirituelle du baptisé (catéchèse, sacrements...) ; mais l’ensemble du peuple de Dieu qui est appelé à témoigner de sa foi dans la vie quotidienne, à offrir au jeune chrétien l’ambiance chaleureuse, vivante et vivifiante des célébrations...
Conclusion
D’une part, les parents choisissent eux-mêmes un parrain et une marraine pour leur enfant. D’autre part, la communauté chrétienne se doit de jouer un rôle maternel auprès du baptisé. S’il y a là une opposition, elle peut être surmontée. Parce que, d’une manière générale, les parents ne demandent pas à n’importe qui d’être parrain et marraine de leur enfant... même si certaines « obligations » familiales rendent ce choix parfois délicat. Souvent, au moins l’un des deux peut être considéré comme un membre authentique de la communauté chrétienne. Et parce que, de plus en plus, grâce aux efforts accomplis, la communauté, en tant que telle, est concernée par le baptême d’un nouveau membre : en manifestant sa présence à la célébration et déjà, en participant à sa préparation.
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Voici ce que demande l’Eglise universelle :
« Pour mettre en lumière le caractère pascal du baptême, il est recommandé de le célébrer durant la veillée pascale ou le dimanche, quand l’Eglise commémore la résurrection du Seigneur. » Rituel du Baptême.
Par conséquent, célébrer le baptême pendant le carême n’est pas recommandé. Sauf en cas d’urgence si la personne était proche de la mort, le baptême serait célébré, sinon, il est préférable d’attendre Pâques car s’exprime alors la joie de la résurrection.
En effet, dans le baptême nous sommes plongés dans la mort avec le Christ et nous ressuscitons avec lui.
Il est de loin préférable pour baptiser d’attendre la veillée pascale ou bien le Dimanche de Pâques qui est la solennité des solennités, la plus grande fête de l’année liturgique et de mettre à profit le carême pour bien préparer ce baptême.
Mais en cas d’urgence, si quelqu’un était proche de la mort, on pourrait célébrer le baptême n’importe quel jour de l’année.
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Tout bébé non encore baptisé peut recevoir ce sacrement, à moins qu’il n’ait atteint l’âge où il vaut mieux attendre le catéchisme.
Un enfant en âge de scolarité peut également recevoir le sacrement du baptême.
Un adulte peut aussi recevoir le sacrement du baptême.
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Le rite essentiel de ce sacrement consiste à plonger dans l’eau le futur baptisé ou à verser de l’eau sur sa tête, en prononçant l’invocation « au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit ».
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Le baptême efface de l’homme le pêché originel (et les péchés personnels commis avant le baptême, pour les plus grands). La condition préalable pour le recevoir, c’est la foi : la sienne ou celle de ses parents pour les plus petits.
Le baptême donne la grâce sanctifiante, la vie même de Dieu. La vie divine, éternelle, est acquise à tous ceux qui croient en lui et le suivent.
Le baptême fait entrer dans la famille des « enfants de Dieu ». Le baptisé possède alors la foi en plénitude, qui permet d’être certain de Dieu, comme d’un père qui vous aime et vous attend. Le baptisé possède aussi l’espérance dans le christ ressuscité et la charité que Dieu lui inspire envers les autres.
Le baptême fait entrer dans l’église, le peuple de Dieu sur terre. Le baptisé devient un membre vivant de la grande famille chrétienne, qui marche en toute confiance vers l’accomplissement de la promesse de Dieu.